Que penser du fait que Vivaldi partage son moteur avec Google Chrome ?
On nous interroge souvent sur la relation entre Vivaldi et Google Chrome. La vérité est que, bien que nous nous appuyions sur le moteur de rendu de Chromium (maintenu par le projet Chromium, mis en place par Google), c’est que les similitudes s’arrêtent là. Jetons un coup d’oeil.
Vivaldi a été lancé en 2015 pour compenser la perte de fonctionnalités d’autres navigateurs. Depuis le tout début, nous nous sommes concentrés sur la création de notre propre interface utilisateur hautement personnalisable.
Sous l’interface utilisateur d’un navigateur, la partie visible avec laquelle la plupart des gens interagissent, il y a un moteur de rendu responsable de l’affichage du contenu demandé dans la fenêtre du navigateur. De plus, dans notre cas, le moteur de rendu assure aussi l’affichage de l’interface utilisateur de l’application.
Différents navigateurs utilisent différents moteurs et lorsqu’il s’est agi de choisir le nôtre, nous avons constaté que le code du moteur Chromium était sécurisé et très largement utilisé, des critères qui étaient importants pour nous. D’autres morceaux de code n’étaient pas disponibles ou faisaient l’objet de réécritures importantes. Le développement d’un nouveau moteur à partir de zéro ne nous aurait pas permis de nous concentrer sur ce qui nous importait le plus – cela aurait pris beaucoup trop de temps à faire et aurait nécessité des ressources considérables. C’est pour cette raison que personne n’a construit un nouveau moteur à partir de zéro depuis 20 ans.
L’immense communauté autour du projet Chromium a également permis à Vivaldi de bénéficier d’améliorations de code que de nombreux développeurs, dont nous-mêmes, rapportent en amont (les développeurs de Vivaldi rapportent régulièrement des problèmes et ont commencé à contribuer au code de Chromium).
La mission de Vivaldi
Le choix du moteur étant fait, nous sommes allés de l’avant. Au lieu d’utiliser l’interface utilisateur banale de Chromium, nous nous sommes concentrés sur la construction de notre propre interface utilisateur, basée sur les technologies Web.
C’est la partie du code de Vivaldi qui permet de personnaliser le navigateur dans les proportions que vous connaissez. Avec Vivaldi, vous pouvez choisir une couleur de fond, un thème global, jouer avec la barre d’adresse et le positionnement des onglets, ainsi que les pages de démarrage.
Notre code permet également d’empiler des onglets, de créer des notes (manuellement ou à partir d’extraits textuels et de copies d’écran de page Web) et de travailler avec des panneaux Web.
L’interface utilisateur de Vivaldi prend en charge les commandes rapides (pour rechercher dans les signets, l’historique de navigation, les onglets ouverts ou fermés, les paramètres) et de nombreux raccourcis gestuels à la souris pour des actions comme le changement d’onglet et l’activation du clavier.
Pour répondre aux besoins de ceux qui aiment garder un grand nombre d’onglets ouverts, Vivaldi prend en charge l’hibernation pour les onglets, un par un ou pour toute une pile d’onglets, libérant ainsi des ressources lorsque l’utilisateur n’utilise pas activement ces onglets.
Les possibilités de personnalisation de Vivaldi sont infinies et même les utilisateurs de longue date du navigateur peuvent trouver des fonctionnalités qu’ils n’ont jamais explorées auparavant.
Les données privées dans Vivaldi
Contrairement à Google, notre modèle d’affaires ne consiste pas à recueillir massivement des données d’utilisateurs et de les monétiser ensuite. Nous ne recueillons pas de données d’utilisation. Nous essayons seulement d’avoir une vue d’ensemble du nombre d’utilisateurs que nous avons, du système d’exploitation qu’ils utilisent et où ils se trouvent dans le monde, d’un point de vue global.
Il y a un an environ, nous avons introduit notre propre système de synchronisation dans la version stable de Vivaldi 2.0. Nous n’utilisons pas les serveurs de synchronisation de Google pour cela et nous ne pouvons donc pas partager les données avec Chrome. Les modifications que nous avons apportées au moteur le rendent incompatible avec la synchronisation de Chrome. Avec Vivaldi, vos données sont protégées par un chiffrement de bout en bout. Il nous a fallu un certain temps pour développer notre propre système de synchronisation des données, mais c’était important pour nous de le faire nous-même, par souci de confidentialité.
Bref, n’étant pas en mesure d’obtenir des données des utilisateurs de Vivaldi, Google ne tire pas de bénéficie du fait que Vivaldi soit basé sur Chromium.
Vivaldi intègre l’API de navigation sécurisée de Google (Safe Browsing), qui vérifie le site que vous visitez par rapport à une liste noire de sites soupçonnés d’hameçonnage et de contenir des programmes malveillants. Cette fonction peut être désactivée dans les paramètres de vie privée (Paramètres → Vie privée), notez simplement que vous le faites à vos risques et périls.
Pour en savoir plus à ce sujet, consultez l’article d’Yngve sur les deux principales raisons pour lesquelles Vivaldi accède aux serveurs de Google (en anglais) et consultez notre politique de confidentialité (en anglais) pour en savoir plus sur la façon dont nous traitons les données.
Compte tenu de tout cela, quelle est la probabilité qu’à l’avenir, nous changions le moteur que nous avions choisi ou que nous développions le nôtre ? La réponse courte est que nous dépendons des nombreuses modifications que nous avons apportées au code Chromium, et les porter sur le code d’un nouveau moteur ne serait pas très logique. De ce fait, cette probabilité n’est, pour l’instant, pas très élevée.
Considérations non techniques
Même si le moteur de recherche Google est proposé dans la liste des moteurs de recherche prédéfinis de Vivaldi (Windows/MacOSX/Linux et Android), il n’y existe aucun partenariat commercial entre Vivaldi et Google.
Source : Article originellement publié en anglais le 28 février 2018 par l’équipe Vivaldi
Photo principale par Joel Filipe sur Unsplash.
À noter que le moteur Chromium (Blink) qui équipe aujourd’hui Vivaldi est un dérivé (fork) de Webkit, lui même dérivé (fork) du moteur KHTML.
Et, anecdote intéressante rappelée récemment sur https://blogs.opera.com/news/2019/10/world-browser-day-oct-16-oslo-plaque/ , le moteur de rendu KHTML a été développé initialement dans le même immeuble d’Oslo, en Norvège, qui abritait les bureaux d’Opera Software, dont Jon, PDG actuel de Vivaldi a été le co-fondateur et donc où le moteur de rendu Presto a aussi été développé !
Aucune idée si cela a pu influencer aussi le choix de Blink pour motoriser Vivaldi 🙂